Aspects pratiques

Déroulement d’une séance et conseils en post-séance:

Le toucher est l’outil essentiel qui donne toute sa spécificité à la fasciathérapie. 

La main du fasciathérapeute a une esthésie, acquise au cours de la formation, pour ressentir les différents fascias dans le corps du patient, en vue de leurs analyse et normalisation. Elle ne se contente pas d’une régularisation énergétique générale du tissu fascial, mais doit suivre, avec dextérité, l’orientation des faisceaux de fibres transversaux ou obliques ou longitudinaux différente à chaque couche et aux directions de contraction musculaire. 

Après un entretien spécifique à la fasciathérapie: – interrogatoire – étude examens complémentaires – anamnèse (5 à 15mn) qui apporte tous les éléments cliniques du patient en fonction de la connaissance propre aux fascias, celui-ci est invité à s’allonger sur le large divan de traitement très confortable au niveau du corps et de la tête.

En fasciathérapie, l’examen clinique du patient est un examen palpatoire réalisé tout au long des soins, tous les fascias en relation avec l’affection ou les affections mentionnée(s) par le patient sont auscultés et contrôlés de la façon suivante:

  • Un bilan en temps réel de la tension des fascias permet d’objectiver les données de l’entretien et de conduire pas à pas le déroulement du traitement.
  • Un testing ( bilan ) des fascias permet de trouver les fascias incriminés pour tel ou tel problème et dans quelle condition, les tensions ont pu se produire ( Par exemple: type de mouvement répétitif, incidence d’une chute, etc ). L’implication possible de plusieurs fascias par l’intermédiaire des chaînes fasciales est aussi contrôlée.
  • Une reconfirmation de la topographie exacte de la douleur décrite lors de l’entretien, est redemandée au patient, en même temps que l’approche palpatoire, pour être sûr de cerner le bon fascia en cause. ( intéressant pour les cas de faible prévalence ).

L’examen palpatoire est la clef de voûte de la fasciathérapie, car les investigations par les examens d’imagerie médicale ne donnent parfois pas d’arguments vis à vis des douleurs ressenties par le patient au niveau de certains fascias.

Tout le temps consacré en séance est thérapeutique ( examen palpatoire et traitement simultanés ), d’où une efficacité remarquable.

Comme le toucher en fasciathérapie est très sensible, il n’est pas nécessaire que le fasciathérapeute touche la peau du patient directement pour ressentir les fascias.

De ce fait, inutile de se mettre en sous-vêtement, il suffit juste d’enlever ses chaussures et éventuellement sa ceinture, ses bijoux, sa montre, son portable, avec les poches vides. Evitez, si possible, les vêtements avec des parties métalliques ou des accessoires proéminents.

Conseil facultatif:  Pour les patients ou patientes qui souhaitent être plus à l’aise pendant les soins en thérapie manuelle de fasciathérapie, ils ou elles peuvent prévoir des habits souples et confortables.

Voici le traitement d’1 seule séance effectuée pour une douleur à l’épaule gauche:

Le patient de 78 ans a réalisé du jardinage intensif, puis a subit une douleur sur la face antérieure de l’épaule, qui persiste en levant ou en mettant le bras en arrière.

ENTRETIEN:

Médecin généraliste:

  • ordonnance LAMALINE ( association d’antalgiques contenant un opiacé ) & CYCLADOL 20 ( anti-inflammatoire non stéroïdien ),
  • mésothérapie,
  • échographie épaule gauche: résultat = inflammation sévère du tendon du long biceps avec excès de liquide dans la coulisse bicipitale, muscles de la coiffe des rotateurs normaux; conclusion = conflit antérieur de l’épaule,
  • 10 séances de kinésithérapie dans l’option sans douleur terminées,
  • diagnostic: tendinopathie du long tendon du biceps brachial, sans aucun antécédent sur les épaules.

Malgré un parcours médical de qualité, la douleur a diminué, mais persiste de façon chronique à 4 mois.

SEANCE:

Le patient s’allonge du côté droit.

Au vue des résultats de l’échographie, le fasciathérapeute va tester en effectuant de petites pressions à des endroits très précis: 

  1. ligaments épaule,
  2. muscles de la coiffe des rotateurs,
  3. tendons ( long et court ) et muscle biceps brachial,
  4. muscles antagonistes du biceps brachial,
  5. muscles tronc-bras, tronc-ceinture scapulaire,
  6. septums intermusculaires médial et latéral,
  7. fascia aponévrotique profond brachial. 

Tout ces éléments sont traités de façon général en même temps.

Le bilan révèle de fortes tensions sur le fascia épimysial du supra-épineux ( possible conflit sous-acromial ou points d’adhésion entre le muscle trapèze avec le fascia infra-épineux ), des tensions dans la moitié supérieure des chefs long et court du biceps brachial ( adhésion du fascia épimysial avec le fascia brachial raccourcissant la longueur du muscle qui va tirer et enflammer le tendon ).

Le fasciathérapeute va approfondir sa pratique sur le résultat de ce bilan.

Le fasciathérapeute va travailler avec sa main gauche par une prise précise sur le tendon du long biceps et sa main droite sur le muscle biceps brachial. 

Le travail de détente des tissus ( tendons et gaines musculaire ) s’effectue entre les deux mains en reproduisant la pression du muscle sur le tendon. 

La main gauche va glisser successivement millimètre par millimètre sur le tendon et simultanément la main droite va glisser centimètre par centimètre sur le muscle. La détente des fascias ne se réalise pas en une seule fois, mais en plusieurs arrêts successifs suivi d’une reprise du travail légèrement différente. 

Ce travail va s’effectuer directement sur toute la longueur du tendon, sur toute la surface du muscle ( 2 mains sur tendon, 2 mains sur muscle ).

Idem pour le supra-épineux et le court tendon du biceps.

Tout ce travail méticuleux est relativement long (45 à 55mn), mais s’il est bien réalisé, garantit des résultats qui vont tenir dans le temps et n’occasionne aucune réaction après séance.

Dans tout ceci, le patient ne ressentira qu’une série de pressions exercées à différents endroits de son corps. Tout le reste est très subtil et de ce fait peu perceptible par le patient, si ce n’est qu’il peut sentir que cela lui fait du bien, que certaines parties du corps sont moins tendues après une mise en travail, que quelque chose s’est débloqué…

Pour certains fascias myotensifs extrêmement tendus, PENSEZ A SIGNALER SI UNE PRISE VENAIT A ETRE DOULOUREUSE, le fasciathérapeute utilisera une approche indolore, plus dans la souplesse des tissus.

CONSEIL APRES SEANCE:

Attendre 1 semaine avant de solliciter l’épaule. 

RESULTATS:

Disparition totale de la douleur dans l’ensemble des mouvements et utilisations de l’épaule.

 


Conseils pour après la séance:  La normalisation des fascias s’effectue en général en 1 à 3 jours ( parfois plus: 3 à 6 jours ), sans s’en rendre compte, sans aucun effet indésirable (EI) pour votre santé.

De très fortes tensions des fascias sur un territoire anatomique important, constatées au cours de la séance peuvent mettre un peu plus longtemps à se régulariser.

Des tensions anciennes sont plus longues à se dissiper. Un fort déséquilibre tensionnel droite/gauche ou du cadre osseux va demander au corps de trouver un nouvel équilibre statique.

Parfois des douleurs, pour lesquelles le patient a consulté, vont disparaîtrent et en même temps d’autres à des endroits jusque-là non douloureux, apparaîtront que très passagèrement, pour partir ensuite. Cela est compréhensible, car le processus de régularisation fasciale suit la chronologie tensionnelle fascia par fascia du patient avant séance. 

La reharmonisation des chaînes fasciales, en cas d’une très grande étendue de travail ( de la tête aux pieds ) peut mettre encore un peu plus de temps, comptez dans ce cas plutôt 6 à 7 jours.

Toutes ces configurations montrent qu’il faut être parfois un peu patient. Ne surtout pas s’inquiéter, cela est tout à fait normal, le travail effectué en séance continue à agir activement. Il faut laisser au corps le temps de se repositionner avec tous les fascias qui se normalisent les uns par rapport aux autres. La ou les douleur(s) cèdent, quand tout est en ordre.

Ce temps de mise en travail des fascias après séance est nécessaire pour assurer une durabilité des résultats très bonne.

Les traitements médicamenteux, prescrits par votre médecin, sont à poursuivre.

LA FASCIATHERAPIE, PAR NATURE NE PEUT EN AUCUN CAS AGGRAVER LA SITUATION: des douleurs qui semblent s’accentuer ou s’exacerber après la séance restent exceptionnelles. Cela est le signe au contraire, que les soins ont très bien agi, ne pas s’alarmer inutilement. Cela s’appelle l’effet rebond en fasciathérapie: aggravation réactionnelle transitoire de 1 à 3 jours survenant pendant une période de maximum 7 jours.

Il est donc recommandé d’observer après les soins en fasciathérapie, environ 6 à 7 jours d’activités plus modérées ( s’en tenir qu’à son activité normale: pas de port de lourdes charges, pas d’effort asymétrique, pas de grands travaux de ménage, pas de bricolage intensif… ) pour laisser le temps aux fascias de récupérer, avant de pouvoir à nouveau mener votre vie tout à fait habituellement.

Ainsi, dans la mesure du possible, il est opportun de ne pas solliciter le corps par une activité sportive ou gymnique; par principe de précaution, une suspension courte de 6 à 7 jours est souhaitable. Si cela n’est pas possible, ne pas forcer avec un travail du corps en douceur.

EN CAS DE PROBLEME SERIEUX, UN ARRET DU SPORT DE 15 JOURS EST INDISPENSABLE, AVEC REPRISE PROGRESSIVE A L’ABSENCE TOTALE DES DOULEURS. 

Il est conseillé de mobiliser rapidement et progressivement ( sauf contre-indication médicale ) une articulation pour éviter l’atrophie musculaire ( notion en kinésithérapie ) et l’enraidissement des fascias ( notion en fasciathérapie ). On essaye de gagner petit à petit de la mobilité sans forcer, sans provoquer de la douleur, jusqu’à la récupération complète. On redémarre par un entrainement léger, sans prendre de risque, avec un bon échauffement, une intensité et une difficulté allégées, une durée plus courte, en buvant beaucoup, avec bonnes chaussures, avec un bon étirement à la fin; puis on gagne 5 à 10% ( par semaine ) à chaque fois. Au fur et à mesure de sa progression, on observe bien ses sensations pour trouver son niveau de performance personnel optimal pour éviter tout risque de récidive.

Il a été constaté pour certain(e)s patient(e)s ( prévalence de 6% ) des passages de fatigue sur 12h après les soins, s’expliquant par un traitement qui a touché beaucoup d’affections et d’antécédents. Le corps a besoin d’un peu de repos, de courte durée, pour pouvoir mieux intégrer la séance.